La Syrie a balayé les derniers vestiges du rôle français au Moyen-Orient
Bassam Hashem
editorial
Discuter de la politique extérieure française ne peut qu’evoquer une bonne dose de cynisme et de sarcasme : du Moyen-Orient à l’Afrique du Nord, de l’Europe centrale à l’Ukraine, en passant par l’arène intérieure, la France apparaît comme l’épave d’une superpuissance, et même il semble être ,au sein de l’OTAN, un membre perplexé et egaré, dépourvu de dignité et de statut. Alors, Où en est « l’exception française » ? où en est « l’autnomie stratégique » qui a secoué la tête tout au long des dernières décennies du siècle passé ? Et Pourquoi toutes ces fluctuations de discours ? Et Pourquoi tous ces changements de stratégie ? Qu’est-ce qui pousse un membre permanent du Conseil de sécurité à montrer à nouveau son vieux visage colonial de cette manière trop laide ? Au Moyen-Orient, la France a franchi les limites de la subordination et de la soumission pour choisir « être appendice» des politiques américaines et anglo-saxonnes. La guerre en Syrie a balayé les derniers vestiges du rôle français dans la région. Et Contrairement à ce qu’elle se présente comme l’héritière légitime du multiculturalisme et du siècle des Lumières, la France s’est jetée au sein d’une alliance non déclarée avec « Daeche » et « Al-Qaïda ». Depuis 2011, la politique française enchaîne échec sur échec en Syrie. Il s’est toujours tenu du mauvais côté, soutenant une « opposition » fondamentaliste qui n’a pu s’affirmer que par la massacres sectaires. Ironiquement, le soutien français au « Printemps arabe » a conduit non seulement à un vide de pouvoir, au chaos, et aux combats interns dans de nombreux pays arabes, mais aussi à l’arrivée des « wahhabites » (« Al-Qaïda » et « ISIS ») en France. avec toute leur combativité et leures expériences accumulées sur les « théâtres d’opérations » les plus dangereux au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Et, sous la bannière d’ accorder l’asile politique et humanitaire, La France est devenue un bastion d’intégristes extrémistes qui ne s’intéressent pas à toute loyauté, même rhétorique, à l’égard de l’État français « infidèle », qu’ils placent au bord d’une guerre civile qui pourrait exploser à tout moment. Pendant des années, la France s’est inventée des conflits et des intérêts contraires: elle a soutenu les séparatistes de Raqqa, a protégé al-Julani avec ses réseaux de renseignement, et a inventé une opposition triviale à partir du « néant » de la sevitude personnelle, du mercenariat politique, et de la corruption de certains « businessmens » qui ont quitté la Syrie dans l’espoir d’y revenir sur le dos des entreprises françaises. Mais les choses allaient d’échec en échec, au point que la France a même exhorté les États-Unis à bombarder la Syrie. Il n’y avait là aucune ironie, car la cécité politique avait pratiquement fait perdre la raison à la France. Et la France – qui n’a plus, maintenant, une voix significative – veut maintenir son influence en attisant les flammes du conflit au Moyen-Orient. Même si elle tente de s’affirmer comme un médiateur privilégié, sa principale faiblesse réside dans le fait qu’elle n’incarne pas véritablement un contrepoids à la politique américaine, russe ou chinoise. La France n’a plus aucune influence au Liban, même formellement, et elle n’a pas le moindre contrôle sur le conflit israélo-arabe, dont l’opération « déluge d’Al Aqsa » a confirmé qu’elle resterait le problème central dans la région. les derniers jours, il a tenté d’adoucir sa position en parlant de l’aide humanitaire et de refus de « tuer les personnes âgées ». Mais personne ne se soucie des Français, que leur voix soit favorable ou condamnatrice. En Afrique, après que le Trésor français ait utilisé les réserves africaines comme s’il s’agissait de capitaux purement français, la catastrophe « inattendue » s’est produite avec l’effondrement de la domination monétaire française, et la perte de contrats passionnants sur l’uranium. Les pays africains sont tombés comme des dominos, rejetant l’hégémonie française sur leurs affaires financières et sécuritaires… et tout a été vain, contrairement à ce que la France avait voulu lorsqu’elle a mené « de front » des opérations militaires pour changer le régime en Libye. Paris n’a pas été en mesure d’obtenir une plus grande part de la production pétrolière libyenne, ni d’accroître son influence en Afrique du Nord, et il n’a pu pas enterrer le rêve de Kadhafi de créer une monnaie africaine pour remplacer le franc CFA imprimé en France, même après son martyre. Des doutes subsistent également quant au maintien du statut de la France en tant que grande puissance européenne. Dans une Europe fragilisée par la La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit), l’Elysée veut faire entendre la voix du vieux continent face à ce qu’il appelle « la menace russe en Ukraine ». Mais la marge de manœuvre est très étroite, et il s’agit de trouver des équations sensibles et difficiles entre l’accent mis sur l’exceptionnalisme et la particularité, la prise en compte des engagements atlantiques, et la construction d’une « autonomie stratégique » fondamentalement indisponible face à un monde de plus en plus libéré de l’unipolarité.. au moment même où il devient de plus en plus polarisé. De plus, la possibilité que la France sombre dans des conflits culturels internes, ou dans une révolution populaire, qui pourraientt provoquer des tremblements politiques sans précédent, et faire de la France elle-même un cauchemar haineux, et non une force rassurable, pour l’Europe entière!! Maintenant et jusqu’à nouvel ordre, ce qui maintient la France en tant que « nominativement » superpuissance, ce sont uniquement le siège permanent au Conseil de sécurité et la force militaire nucléaire. Mais ce statut est en déclin, et il est marginalisé même par les alliés américains et britanniques eux-mêmes. Quant à la dissipation du reste de l’influence française dans la planéte, elle serait assurée par les présidences françaises elles-mêmes. En effet, c’est du cynisme et du sarcasme